REPORTAGE TV7, ACTION !
Je suis intriguée, comme toute personne qui n’a jamais franchi les portes des studios.
Comment fonctionne cette télévision locale et depuis quand ? C’est ce que nous allons découvrir.
POUR CAPTER TV7, CANAL 33
Quand Sandrine Pivetta, assistante de direction à TV7 me donne rendez-vous à la gare un mardi à 7 h 15, j’ignore encore que ma journée sera sportive. Arrivées à Bordeaux St Jean, nous enfourchons les vélos pour rejoindre l’avenue Thiers.
Jusqu’à présent, pédaler était pour moi un moyen de m’évader et de respirer l’air du canal dans ma belle campagne. Être perchée sur un deux roues en ville est une chose qui ne m’attirait pas particulièrement.
Les yeux rivés sur Sandrine, je la suis, entre piste cyclable et traversées de routes jusqu’au pont. Après quarante minutes de train et de foule, voilà un bon moyen de se ressourcer avant de commencer une journée de travail.
Au boulot, à vélo, j’adhère !
20 ans d’antenne !
Nous sommes en 2001. Le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) lance un appel d’offre pour une fréquence libre. Le journal Sud-Ouest saisit l’opportunité et présente son projet, au même titre que M6 et d’autres chaînes existantes.
La concurrence est sérieuse, mais c’est Sud-Ouest qui l’emporte. Le 7 juin 2001, TV7, devient la septième chaîne.
L’arrivée de la TNT et sa multitude de choix télévisuels, n’empêche pas cette télé locale de continuer à diffuser vingt ans après sa création.
Avec dix-sept salariés et une douzaine d’intervenants ponctuels, la chaîne bordelaise couvre l’intégralité de la Gironde et peut être vue par près d’un million deux cent mille personnes.
Un jour, des infos
Il est 9 h quand Bastien Lauqué, le chef d’édition, lance la conférence de rédaction. Avec lui, Sandrine Mancipoz une JRI (Journaliste Reporter d’Images), ainsi que Margaux, Alexis et Thibault, trois stagiaires. Durant une demi-heure, la presse est décortiquée, commentée et les sujets à traiter sont sélectionnés.
Chacun repart avec sa mission. Nos étudiants en journalisme récolteront des témoignages pour les dix ans du miroir d’eau, tandis que Sandrine doit savoir ce qui se trame sur la ligne C, à hauteur des Quinconces. Un arrêt est fermé et si la raison est évidente puisque des ouvriers y travaillent, il faut connaître la nature et la durée des travaux. La journaliste m’invite à la suivre sur cette enquête, afin de vivre le reportage au plus près.
50 KMS DE CÂBLES RELIENT LES APPAREILS
Une télé, des métiers
RÉALISATEUR
Quand une émission plateau a lieu, Vincent Raymond veille au grain. S’il assure le décor deux heures avant l’enregistrement, il diffuse aussi les images en direct, pour une parfaite synchronisation avec le sujet évoqué. Les appareils visuels, il les maitrise tous !
1 JRI TRAITE EN MOYENNE 4 À 5 SUJETS PAR JOUR
CHARGÉ DE PRODUCTION
Le chargé de production élabore les plannings de tournages. C’est le lien entre le client et l’équipe technique.
Il gère le calendrier et suit les projets, de l’idée à la réalisation.
CHEF D’ÉDITION
Bastien Lauqué est un chef d’orchestre. Il coordonne le travail des rédacteurs et de l’équipe technique. En régie, c’est aussi lui qui parle dans l’oreillette des présentateurs pour les guider selon les besoins.
UN REPORTAGE DURE EN MOYENNE 13 MN
ASSISTANTE DE DIRECTION
Sandrine Pivetta ne se cantonne pas à gérer les plannings et l’administratif. Elle est également responsable de la programmation et de la recherche des publicités locales et nationales. Elle réalise aussi les maquillages des invités des plateaux télés.
INFORMATICIEN
Un problème de connexion, une mise à jour, de la maintenance… ?
Avec 32 postes de travail et 28 serveurs, le spécialiste de l’encodage, du logiciel et du format vidéo n’a pas le temps de s’ennuyer.
SUR TV7, UNE ÉMISSION EST DIFFUSÉE 13 À 14 FOIS PAR SEMAINE
TECHNICIEN D’EXPLOITATION ET DE DIFFUSION
Damien Cortadi s’occupe de la grille des programmes. C’est le prime de dix-huit heures qui sert de guide. Il cale la diffusion des émissions en fonction du journal et veille au respect du timing. Les bandeaux d’informations, le logo et l’horloge sur les reportages, c’est encore lui !
AUDITION D'UNE JOURNALISTE EN DIRECT
C’est une chance !
Bastien Lauqué auditionne une journaliste alors que je suis dans les locaux. Sans bruit, je rejoins la régie.
Pour le premier test, il joue l’invité et répond à ses questions. Puis ça se complique. Bastien nous rejoint à la régie et c’est par l’oreillette que la présentatrice reçoit les infos.
Tandis qu’elle commente des résultats sportifs, le chef d’édition lui annonce qu’un problème technique retarde la diffusion des images. Elle doit meubler… et elle le fait avec une décontraction que seuls les habitués de l’écran peuvent avoir.
Je suis bluffée par la performance.
INCRUSTATION DE DÉCOR OU VRAI PLATEAU
Les deux.
Dans le premier cas, c’est un fond vert qui est utilisé. Cette teinte n’a pas été choisie par hasard. Les capteurs des caméras vidéo sont très sensibles à ce ton. De plus, le vert est la couleur la plus éloignée de celle de la peau.
Le détourage (isoler un sujet d’un décor) est donc simplifié et l’incrustation d’images numériques se fait plus facilement.
Quant au « vrai » plateau, l’espace est agencé en fonction des besoins. Mobilier, couleurs, éclairage… tout peut changer d’une émission à une autre.
JRI, le Mc Gyver du journalisme
Avant, j'étais reporter-cameraman, mais ça, c'était avant... 1984 ! — Date à laquelle l'appellation a été remplacée par JRI, Journaliste Reporter d'Images.
Le JRI est à la télé ce que le couteau suisse est au campeur : un tout-en-un efficace !
Simultanément rédacteur, reporter, preneur de son et cadreur, sa polyvalence permet de réduire autant les délais que les coûts de production.
Bien que souvent employés pour les journaux d’informations, nous retrouvons aussi les JRI dans les agences de presse audiovisuelles.
REPORTAGE EN 4 TEMPS
Il ne suffit pas de filmer et d’interviewer pour faire un bon reportage. Plusieurs étapes sont nécessaires pour que le montage final soit représentatif de l’action.
Des images sont tournées sous plusieurs angles. Gros plans, environnement, plaque d’identification du lieu puis le sujet du reportage : le tramway, les travaux, les ouvriers… tout ce qui sert à situer la scène et appuyer le reportage.
Un responsable du site contacté pour un rendez-vous est interviewé. Des questions précises sont posées : la nature des travaux, l’objectif, la durée…
Le JRI visionne les images (rushes) et n’en retient qu’une partie. Sur 4 min de tournage, seulement 1 min à 1,30 min sera sélectionnée.
C’est prêt ! Le reportage est diffusé dans le journal. En bas de l’écran, un bandeau d’information apparait pour décrire de façon textuelle le sujet.
TV7, c’est une équipe sympathique, des émissions qui nous font découvrir notre région et des infos qui nous concernent. Longue vie à TV7 !